jeudi 9 juin 2011

Les pauvres contre les très pauvres

Enfin, les Sarkozystes ont trouvé la bonne stratégie pour 2012 : opposer les pauvres aux très pauvres. Le RSA, ce "cancer" de la société, et la fraude sociale ravagent donc nos finances publiques. La preuve que ça fonctionne : le président remonte (un peu) dans les sondages !
Il est vrai que selon tous les experts (syndicats des Impôts SNUI, SGI-FO, CGT ..) le montant dû à la fraude est d'environ  50 milliards d'Euros. 70% sont imputables à la fraude fiscale et 30% à la fraude sociale. En conséquence de quoi, le gouvernement propose d'amnistier partiellement les fraudeurs fiscaux et d'alourdir les sanctions contre les fraudeurs aux prestations sociales, cherchez l'erreur...
Le Journal Officiel de l'Élysée, Le Figaro a publié, le week-end dernier sous la plume de Sophie Roquelle : « La France des assistés ». , un article plein de contre-vérités (cf. http://sarkofrance.blogspot.com/). D'après la journaliste, il faut que désormais la fraude sociale  devienne rapidement le pendant pénal de la chasse à l'assistanat, lancée voici trois semaines par le jeune Laurent Wauquiez. "Cliver les pauvres sans emploi contre les pauvres avec emploi " est un sport national en Sarkozie. Pourquoi cette charge soudaine ? Pour deux raisons, évidentes. Il s'agit d'abord de mobiliser toutes les droites, y compris les frontistes. Il faut, ensuite, économiser : « le RSA est devenu un boulet pour les finances publiques » écrit, sans sourciller,  Sophie Rouquelle.
 D'où : la stigmatisation du petit fraudeur... une méthode politique sans grand fondement économique, mais très rentable sur le plan électoral :
Durcissement des règles pour l'indemnisation des chômeurs, multiplication des contrôles d'arrêts maladie, réduction des indemnités, contrôle des "signes extérieurs de richesse" des RMIstes, mise en place d'un système de croisement des fichiers de données des organismes sociaux, renforcement des sanctions avec instauration de "peines plancher". Systématiquement, les bénéficiaires de prestations sociales sont considérés comme des fraudeurs potentiels. Du Sarkozy dans les textes.
Quant au fumeux débat sur le RSA, signalons que Martin Hirsh, qui a oublié d'être c…, a « mouché »,  mercredi 8 juin, tout l'UMP du grenier à la cave, en un seul coup car il a expliqué que les recettes de la taxe créé pour financer le RSA qui ont été de 1,5 milliards en 2010 ne vont que pour partie au financement du dispositif.
Selon Martin Hirsh, Il y a 999 millions d’euros d'excédent en 2010. Où vont-ils, se demande t-il  ?
(cf. France-Inter http://dai.ly/kVRmtl).

Donc non contents de ne rien coûter, les pauvres rapportent !! Quel scandale que de les faire passer pour des assistés !

Les gros fraudeurs fiscaux, des fantômes qui hantent le pacte social...
Les mesures concernant la fraude fiscale ? Jugez  vous-mêmes : Dépénalisation du droit des affaires, amnistie pénale et pas de contrôle fiscal pour les exilés des paradis fiscaux prêts à se repentir. En outre tout le monde pense que les société de CAC 40 ont probablement dissimulé des centaines de millions d’Euros dans les paradis fiscaux. Sans compter les considérables allégements fiscaux consentis par le gouvernement aux entreprises et aux particuliers les plus riches : en plus du bouclier, il existe aujourd'hui près de 500 niches fiscales permettant d'échapper légalement à l'impôt, qui représentent 73 milliards d'euros, selon le rapport Carrez (UMP) de juin 2008. Certes, le bouclier fiscal va être abandonné. Mais la réforme de l'ISF va conduire à la suppression, dès cette année, de l'actuelle première tranche d'imposition (entre 800 000 euros et 1,3 million de patrimoine) dans laquelle figurent quelque 300 000 contribuables. Cela représente 400 millions d'euros de recettes en moins pour l'Etat.
Mercredi 8 juin 2012, un député UMP, Michel Piron, a eu la mauvaise idée de créer une nouvelle tranche de l'impôt sur le revenu (46%) concernant les revenus supérieurs à 150.000 euros. Eh bien rien de tout cela ne se passera puisque Nicolas Sarkozy et François Fillon n'en veulent pas et selon le chef UMP à l'assemblée Christian Jabob, 80% à 90% des députés UMP n'en veulent pas non plus.
Alors ? Alors l'essentiel de la fraude est liée à la fiscalité, et l'essentiel de la lutte est consacrée à la fraude sociale, c'est-à-dire à une forme de chasse aux pauvres.
Résumons : 10 à 15 milliards de fraude sociale, 30 à 35 milliards de fraude fiscale, sans oublier les 70 milliards de niches fiscales (légales).
Faut-il pour autant ne pas lutter contre la fraude sociale ? Bien sûr que non. Mais remettons les pendules à l'heure ! La politique actuelle montre en réalité une volonté idéologique de stigmatiser les "assistés". Ce qui est le plus écœurant, c'est qu'une partie importante de l'électorat populaire, souvent dans la détresse,  aveugle ou dés-informée, perd toute mesure et semble prête à emboîter le pas des partis de la Droite la plus inique que la France ait jamais connu depuis la Libération.

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