jeudi 13 octobre 2011

Moi, dimanche 16 octobre, je voterai contre Martine Aubry !



Remarque préliminaire : je n'ai pas intitulé ce post :" Moi, dimanche 16 octobre, je voterai avec enthousiasme pour François Holland".
Car en fait rien ne les différencie sur le plan idéologique. D'abord, comme l'écrit Laurent Maudit  dans Mediapart (12 octobre 2012)," tous les deux sont des enfants de Jacques Delors. Martine Aubry au sens propre. Et François Hollande au sens figuré, puisqu'il a longtemps animé le club Témoins, défendant en matière de politique économique les convictions tempérées et libérales de l'ex-président de la Commission européenne". Ensuite tous les deux ont été parmi les principaux lieutenants de Lionel Jospin de 1997 à 2002.

Martine Aubry : plus d'expérience ministérielle que François Hollande ?

Martine Aubry devrait faire preuve d'un peu plus de retenue, lorsqu'elle rabâche sans cesse, qu'elle a été numéro 2 du gouvernement Jospin. Elle partage, davantage que son concurrent, la lourde responsabilité dans les dérives libérales que la gauche a alors connues et qui ont conduit au retentissant échec de 2002 - Petit rappel pour ceux  qui auraient oublié : La soirée du 21 avril 2002 en vidéos.

Martine Aubry : plus "à gauche" que François Hollande ?

Les différences programmatiques sur les banques, sur la mondialisation, sur l'économie n'apparaissent qu'à la marge
Certes l'amie d'Alain Minc a visiblement durci sa position : elle se veut la représentante de la "gauche dure". On ne peut toutefois pas s'empêcher de penser qu'il y a encore six mois, elle s'apprêtait à suivre sans broncher les recettes ultra-libérales de  DSK !

Martine Aubry : plus "cohérente" que François Hollande ?

Sur l'école, qui sera un de thèmes majeurs de la présidentielle, par ex., le débat de mercredi dernier fut assez confus.
Pour Hollande, création de 60 000 postes sur cinq ans, redoublement interdit (ridicule !)
Pour Aubry, si on a bien compris, il y aura bien quelques créations de postes, mais elle propose in fine de "déshabiller Pierre pour habiller Paul", c.à.d. gonfler les effectifs, sans création de postes d'enseignants, dans les établissements "normaux", pour en réaffecter le surplus restant dans les établissements "difficiles". Parions que les parents de la classe moyenne (enjeu de la prochaine élection présidentielle) vont être très attentifs à la composition des classes : la tentation du privé sera d'autant plus forte que les Lycées et Collèges des centres villes seront surpeuplés. Drôle de cohérence ...

Qu'en est-il de la "laïcité à la française" ?

Sur la laïcité, problème qui touche de plus en plus les banlieues (cf. site Internet de l'enquête dirigée par Gilles Kepel), François Hollande, lors du débat, n'en a prononcé le mot qu'une seule fois. Martine Aubry, pour cause, n'en a pas parlé du tout. La maire de Lille a, en effet une conception bien particulière de la "laïcité à la française". Elle est très proche sur ce sujet d'Éva Joly ou  de Nicolas Sarkozy - qui prônent, l'une, une "laïcité plurielle", l'autre, une "laïcité positive" (voir :  LA LAÏCITÉ : ENCORE UNE VALEUR DE GAUCHE ?  ou Élisabeth Badinter déplorant, dans un entretien accordé au journal Le Monde des religions qu'en-dehors de "Marine Le Pen plus personne ne défende la laïcité").
La maire de Lille, qui ne cache pas son empathie pour  Amar Lasfar, recteur de la mosquée de Lille Sud, président de la Ligue Islamique du Nord, et un des meneurs de l'UOIF (Amar Lasfar et Martine Aubry), préfère esquiver le sujet.

Martine Aubry : "meilleure candidate" que François Hollande contre Sarkozy ?

Il ne faut pas oublier que la véritable élection aura lieu dans six mois. Lequel des deux postulants socialistes semble le plus à même de battre Sarkozy en 2012 ?
Une candidate de la "gauche dure", clivante, cassante et ressemblant à  l'actuel  titulaire de la magistrature suprême ?
Ou un homme, calme et pondéré, un peu "mou" , l'exact contraire de Sarkozy, cherchant inlassablement à rassembler ?  Car, il sait que l'électorat français est majoritairement de droite : effrayer le centre modéré, écœuré par le sarkozysme, serait improductif.
D'ailleurs, l'Élysée ne se trompe pas : L'UMP concentre ses attaques sur François Hollande, le candidat du "rien" (Titre du Monde du 13 octobre 2011)

Ceux qui croient que le chemin de la victoire au printemps prochain sera parsemé de roses se trompent lourdement. Le président sortant aura à sa disposition, lors de la campagne présidentielle, en plus de l'argent des riches, tout l'appareil de l'état.

Pour moi, je choisirai donc dimanche prochain, sans enthousiasme mais avec lucidité, celui qui a le plus de chances de débarrasser ce pays de Nicolas Sarkozy et de sa clique.

Ce qui ne signifie pas qu'en 2012, au premier tour de la présidentielle, je donnerai  automatiquement ma voix au candidat socialiste - sauf si le danger d'un 21 avril devait à nouveau se profiler à l'horizon. Qui peut aujourd'hui prévoir le score de Marine Le Pen ?

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