samedi 23 juillet 2011

Une nouvelle stratégie du choc ?

Quelques réflexions après "C dans l'air " des jeudi 21 et vendredi 22 juillet 2011.

Le même sujet était au menu. Jeudi : "Angela et Sarko ont-ils sauvé l'euro ?". Vendredi  : "Vers un gouvernement économique européen ?" (http://www.pluzz.fr/c-dans-l-air-2011-07-22-17h48.html).

C'est cette dernière qui nous intéresse - la première ressemblant davantage à une apologie de Nicolas Sarkozy qu'à un véritable débat.

Les acteurs (outre le journaliste Hervé Bazin) :
(capture d'écran Pluzz.fr)


Jacques Delpla est membre du Comité d’analyse économique auprès du Premier ministre depuis 2004. Il a été conseiller auprès du gouvernement russe et de plusieurs ministres des Finances français. 
Chroniqueur aux Echos, il est co-auteur du rapport Le partage des fruits de la croissance en France, publié par La Documentation française en 2009, et de La fin des privilèges, paru aux éditions Hachette Littérature en 2007.
Jean-Dominique Giuliani est Président du conseil d’administration de la fondation Robert-Schumann et Gérard-François Dumont est Professeur de géographie à l’université de Paris-IV-Sorbonne et président de la revue Population & Avenir.
Pour ces trois grands esprits, si l'Europe connaît des difficultés, c'est parce que le niveau de vie des Européens est trop élevé : ils n'ont pas explicitement dit qu'il fallait baisser les salaires et les prestations sociales; mais avec une sorte de joie cynique ils prédisent qu'il faudra faire des sacrifices. Or, ces sacrifices - on le voit surtout en Grèce, mais aussi en Espagne et au Portugal - devinez qui va les subir ?  Il faut écouter la réponse de Jacques Delpla. À la question : "que suis-je avec mes 740 € par mois ?" (cf. la capture d'écran Pluzz.fr). Cette question est tellement incongrue pour nos élites que cet économiste distingué a répondu avec une sorte d'agacement que cet auditeur a la chance de faire partie des quelques 500 Millions d'Européens qui ont tort de se plaindre sans cesse de leur sort !
Jean-Pierre Petit, Président du cabinet de conseil en stratégie d’investissements "Les Cahiers verts de l’économie", quant à lui, a essayé d' être le plus objectif : il n'a pas nié, au grand dam des trois autres intervenants,  que les peuples européens vont payer la facture. S'il ne s'est pas fait traiter de populiste, c'est parce qu'il n'a pas remis en question les bienfaits de l'Euro ni le système libéral qui nous ont conduits à la catastrophe.
L'Euro, nouveau veau d'or de la pensée unique ?
On peut légitimement se le demander. La monnaie unique est devenue un dogme.  Malheur à celui qui le remet en cause. Pourtant il n'y a qu'à consulter sur le site Boursorama un article de Marc Touati, repris par l'hebdomadaire "Marianne" du 12.0711 : Quand Touati scénarise la fin de l'euro", pour s'apercevoir que des économistes respectés qui n'ont pas la réputation d'être des ultra-nationalistes ou des crypto-marxistes posent clairement la question : Faut-il laisser l'Europe et sa monnaie aller dans le mur ? Qui va payer les dégats ? Malheureusement, les télévisons, et surtout pas "C dans l'air", ne les invitent presque jamais dans leurs émissions. Et pourtant, ce débat ne devrait-il pas être au centre des préoccupations des européens ? À moins que les élites espèrent que les peuples de notre continent, lorsque l'irréparable se sera produit, vont se trouver dans un tel état de choc - cf. Naomi Klein "La stratégie du choc", voir ci-dessous - qu'ils seront prêts à tout accepter, comme les Russes à la fin des années 90 ou la Louisiane après le passage de l'ouragan de 2005 ? 
On peut légitiment le craindre.



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